PAGINA IN LIMBI STRAINE

 

 

 

ARTICOLE de

 

Dr. Nicoleta BRATCOVEANU

 

 

      Sumar:

  Les cas qui ont bouleversé ma vie...

  L'homeopathie d'hier, d'aujourd'hui, de demain

  La guerison au-dela de l'apparence

  Les langues, la parole et la priere

  Les cornes de l'inspiration

 

 

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LES CAS QUI ONT BOULEVERSÉ MA VIE...

 

par: Dr. Nicoleta Bratcoveanu, médecin, homéopathe (Roumanie)

Congrès International d'Homéopathie

Montréal 1997

 

 

I . L'homéopathie - mon mal de dents

Je pratiquais la médecine générale et avais acquis une certaine renommée, lorsque mes yeux commencèrent à s'ouvrir, et que je m'aperçut que les maladies chroniques que je traitais pendant de longues périodes, avec des médicaments très forts, ne les guérissaient pas, comme je l'avais cru jusqu'alors, mais tout simplement les cachaient pour laisser place à d'autres, de plus en plus profondes et graves.

Je me rappelle encore l'expression de reproche sur le visage d'une femme de 42 ans dont j'avais, au fil des années, guéri plusieurs maladies - d'abord une névrose dépressive-anxieuse, puis un ulcère gastro-duodénal; elle avait subi une cholécystectomie pour une lithiase biliaire et à ce moment-là. on lui avait diagnostiqué une leucémie. En nous regardant dans les yeux, nous avons compris toutes les deux que ce n'était pas un simple hasard. Cela se passait en août 1985 et peu de temps après, j'allais entrer en contact avec l'homéopathie.

Mars 1986. J'avais lu d'un bout à l'autre "La matière médicale" de J.A. Lathoud, et le "Manual de homeopatie" (Manuel d'homéopathie) du Dr. Aurian Blajeni, et j'avais commencé à prescrire pour moi-même et pour les animaux de la maison, lorsque j'ai réalisé ce que signifie une suppression et quelles en sont les conséquences néfastes: l'apparition d'une paralysie faciale “a frigore”, suivant un traitement local avec une pommade de soufre pour un “prurigo scabieux” chez une femme de 37 ans.

Depuis, l'homéopathie est pour moi comme un perpétuel mal de dents (mal d'amour!), c'est-à-dire, quoique je fasse, où que j'aille, peu importe à quoi je pense, elle m'accompagne toujours, étant non seulement présente, mais aussi active dans mon esprit et mon âme.

 

                     II . Quod erat demonstrandum (ce qu'il fallait démontrer)

Un jour une collègue pédiatre me présenta une mère désespérée, me demandant de faire quelque chose pour son fils âgé de deux ans et demi, auquel on avait diagnostiqué une affection qui allait le transformer rapidement en un grand handicapé : une “paraparèse spastique”. La femme avait la conviction inébranlable et ne cessait de le répéter à qui voulait l'écouter, que la maladie était survenue suite à des vaccinations reçues vers l'âge de six mois; on la traitait avec condescendance, la croyant pauvre d’ésprit. Comment des médecins instruits auraient-ils pu accepter une telle ineptie? Je me suis décidée à accorder à cette femme le respect et la confiance qui lui étaient dus, car après tout, qui pourrait savoir mieux qu'une mère "quand" et "pourquoi" son propre enfant est tombé malade?

J'étais en train de relire "La matière médicale" de Lathoud et j'avais retenu que certains remèdes guérissent les maladies de "suite de vaccination". Suivant attentivement le petit qui faisait quelques pas tenu par les deux mains, l'idée m'est venue, qu'étant donné qu'il s'appuyait avec une délicatesse et une précaution infinie sur la pointe des pieds, les genoux en semi-flexion spastique (et probablement douloureuse), il marchait "comme si tout son corps et surtout ses extrémités étaient en verre et pouvaient se casser". Prenant aussi en considération le symptôme "fièvre post-vaccination" dont la mère se souvenait, je lui ai prescrit Thuya 200. Peu de temps après j'ai quitté la localité et je ne l'ai plus revu. Six mois plus tard, le médecin qui lui donnait un traitement de récupération me cherchait pour me dire que le miracle s'était produit: l'enfant était complètement et indubitablement guéri. Cette "chance" m'a donné le courage de commencer à prescrire des remèdes homéopathiques.

 

III . Un cas qui m'a ébranlé

Une année plus tard (c'était l'été de 1987), j'allais apprendre que l'homéopathie idyllique, celle qui "si elle ne fait pas toujours du bien, ne fait en échange jamais aucun mal", était un filet pour attraper les mouches.

Mes petits succès dans l'homéopathie (toujours le même piège!) ont fait venir dans mon cabinet un technicien en construction qui se traitait depuis environ deux mois et demi pour une périarthrite scapulo-humérale gauche post-traumatique, survenue suite à l'écroulement d'un ravin tandis qu'il pêchait dans la rivière. C'était un homme de 37 ans, fort et plein de vie, qui faisait tous les boulots qui pouvaient lui apporter de l'argent et qui mangeait beaucoup trop de rôti abondamment arrosé de vin rouge ou de bière glacée. Il se plaignait d'une douleur dans l'épaule gauche qui n'avait pas cessé depuis l'accident, et qui devenait insupportable vers minuit, le réveillant plusieurs fois par nuit et s'accompagnant d'une terrifiante peur de la mort. La nitro-glycérine perlinguale n'allégeait pas sa souffrance.

Lorsque je l'ai vu, il avait été complètement et correctement investigué dans les services de cardiologie, de rhumatologie et d'orthopédie, et les résultats ne relevaient aucune modification pathologique objective. Même l'électrocardiogramme fait durant le paroxysme douloureux pour surprendre les éventuelles modifications ischémiques d'une “angine Prinzmetal” est resté inchangé. Je lui ai prescrit Aconitum 30 sans interrompre le traitement qu'il suivait depuis deux ou trois semaines avec des médicaments anti-inflammatoires nestéroïdiens et anti-angineux.

L'homme, qui s'appelait Vasile, est mort subitement le lendemain matin, dans la voiture qui le transportait au bureau. Je l'ai vu quelques minutes plus tard dans la cour du dispensaire; il avait une petite quantité d'écume blanche autour des lèvres. Je lui ai administré une ampoule d'adrénaline intra-cardiaque et je l'ai transporté à l'hôpital le plus proche, sous massage cardiaque et respiration bouche à bouche. L'électrostimulation précardiale ne l'a pas ramené à la vie, et j'ai dû attendre le médecin légiste ainsi que le procureur, de la compagnie de sa femme, à laquelle un collègue à moi avait téléphoné pour lui dire que son mari avait été empoisonné. Elle avait emporté la prescription et le petit flacon meurtrier, affirmant que son mari en avait pris quelques granules le matin même.

À ma pitié, ma honte et mon sentiment d'impuissance s'ajoutait l'angoisse engendrée par les questions qui me troublent aujourd'hui encore: Est-ce que les quelques granules d'Aconitum 30 prises environ une heure avant la mort ont eu un rôle dans le tragique dénouement? Est-ce qu'Aconitum n'était pas le similimum? Ou bien le remède similimum mais dans une dilution inadéquate? Avais-je eu à faire à un cas où le moment thérapeutique etait depassé? Ou bien s'agissait-il de cette coïncidence néfaste qui nous guette tous mais qui ne frappe que certains?

Plus tard j'ai lu dans Kent ( 5, p.638) un paragraphe dans lequel j'ai trouvé une possibilité de réponse : ce n'est que le remède similimum (constitutionnel) qui puisse tuer, si administré à un malade dont l'organisme n'a plus de ressources pour guérir. Heureusement, dit Kent, les médecins homéopathes ne parviennent que très rarement à identifier le remède similimum. Dans ses "Minor writings" et "Lectures on Homeopathic Philosophy", il parle de l'euthanasie par l'homéopathie.

 

IV . Ignatia amara : deuil et lèse-majesté

En mai 1991 je vis entrer dans mon cabinet une belle dame distinguée d'environ 55 ans, les cheveux platinés, habillée d'un splendide tailleur pastel; elle me présenta sa belle-fille, en me demandant de l'accepter comme patiente. Puisqu'elle me parlait comme à une vieille connaissance, je m'efforçais d'apprendre comment on s'étaient connues. Elle jeta sa tête en arrière telle une majesté lésée : "Vraiment, vous ne me reconnaissez pas? J'ai été votre patiente il y a trois ans". Avec un étonnement que j'ai eu du mal à cacher, je m'en suis en effet souvenue.

Par un matin morne de l'automne de 1988, ayant beaucoup de malades devant la porte de mon cabinet, j'entendit quelqu'un gémir. J'ai ouvert la porte et vu une femme âgée aux cheveux gris, en habits de deuil; son torse en flexion antalgique, son visage ravagé par la souffrance, elle était pratiquement portée sur les bras de deux jeunes hommes, ses fils. Cela me fit penser à un abdomen aigu, suspicion qu'un examen attentif infirma. Une liasse impressionnante de documents médicaux prouvaient qu'elle avait été hospitalisée à maintes reprises, et qu'on lui avait fait des investigations laborieuses qui donnaient des relations normales. Tout ce qu'elle avait obtenu après quatre ans de consultations médicales c'était une longue série de diagnostics :

1- névrose dépressive-anxieuse avec cénesthopathie;

2- anémie chronique;

3- gastro-duodénite chronique;

4- suspicion d'hernie trans-hiatale;

5- dyskinésie biliaire hyperkinétique;

6- colopathie spastique;

7- discopathies lombaires.

Aucun traitement n'avait notablement influencé la symptomatologie très riche et variable, avec des modalités contradictoires, et encore moins l'état psychique caractérisé par une tristesse toujours plus profonde, une asthénie toujours plus marquée et une anxiété de fond qui revêtait des expressions très diverses.

"Qu'est-ce qui est survenu dans votre vie il y a quatre ans?" insistais-je. "Mais je vous l'ai déjà dit, ma vache est morte". Il y avait ici quelque chose que je ne comprenais pas. "Comment est-il possible que la mort d'un animal vous afflige tant? Êtes-vous pauvre? Ou avare?" Je la provoquais, misant tout sur cette carte. Je l'avais frappée au centre de son être! Elle se redressa brusquement, jeta sa tête en arrière, et pour la première fois, me regarda dans les yeux; son expression et le timbre de sa voix trahissaient une dignité lésée : "Mais vous n'avez donc pas compris Madame le docteur? Cette vache faisait partie de ma famille, elle a nourri mes sept enfants". Je suis restée muette devant la grandeur des sentiments de cette femme. Qu'une vache nourrisse non seulement sept veaux, mais aussi les sept enfants de sa maîtresse, voilà une raison suffisante pour les Indiens, de la considérer un animal sacré. Ma patiente avait perdu la vache sacrée qui avait nourri ses enfants, à une époque où en Roumanie, un litre de lait avait une valeur inestimable pour une mère de sept enfants.

C'étaient les ravages que firent ce deuil inexprimé- car comment oser pleurer sa vache comme si quelqu'un de cher était mort? -et incomprise, puisque tous ceux qui se trouvaient autour d'elle étaient aussi obtus que moi?

Puisque j'étais parvenue à la fin du sabbat imposé par la mort de Vasile, je lui prescrivit Ignatia amara. Quelle amertume! Mais quelle dignité!

La revoyant trois ans après notre première rencontre, j'ai pu voir pour la première fois une ataraxie provoquée par le remède similimum. Sublime homéopathie!

 

V . Arnica - le remède de l'homme après la chute

Je prescrivais Arnica dans des traumatismes et parfois comme remède constitutionnel dans les maladies chroniques, après des répertorisations sérieuses, comme tout homéopathe qui se respecte. Mais lorsque, à l'âge de 72 ans, ma mère, encore verte et très dynamique, est tombée d'une hauteur de trois mètres sur une bordure en pierre, fracturant son col fémoral, je n'ai pas pensé au grand remède anti-traumatique. En regardant sa figure immobile et livide, ses yeux grand ouverts et terrifiés, je pris en considération dans l'évaluation étiologique, l'élément d'imprévisibilité totale, de brutalité et de choc de l'accident, cherchant fébrilement une dose de Stramonium M.. Mais ne la trouvant pas, et écoutant les paroles avec lesquelles ma mère admonestait le personnel de l'ambulance : "Ce n'est rien, je suis bien portante, fichez-moi la paix, je ne veux pas aller à l'hôpital, je ne veux pas voir le docteur, ne me touchez pas, je peux marcher toute seule" - tandis qu'elle était incapable de se déplacer à quelques centimètres de l'endroit où elle était allongée, je me ravisai et lui administrai quelques granules d'Arnica C.M., les seules que j'avais dans ma trousse. J'aurais préféré Arnica 30 ou 200 mais je n'en avais pas.

Elle protesta tout au long de la route vers l'hôpital contre les cahots qui lui causaient beaucoup de douleur: "La route est pleine de bosses, le chauffeur est négligent", tandis que moi “je n'étais bonne à rien”. Mais une demi-heure plus tard, la femme effrayée, bougonne et négative était disparue, laissant la place à une femme calme, lucide, voire sereine. Elle, qui aurait refusé autrefois même une injection, insistait maintenant pour qu'on l'opère, acceptait la rachianesthésie, s'entretenait même avec humour, avec les chirurgiens pendant qu'on lui mettait la prothèse. Je ne pouvais pas en croire mes yeux et mes oreilles, mais il n'y avait qu'Arnica C.M. qui pouvait être l'auteur de cette métamorphose étonnante. Autant l'opération que l'évolution post-opératoire furent spectaculaires, à la grande fierté du personnel qui la soignait.

Celui qui m'a aidée à comprendre le miracle vécut par ma mère, c'était Clarke (3) avec la Materia medica avec laquelle je travaille depuis quelques années : "Pousse dans les montagnes, Arnica (montana) dit-on, possède une affinité naturelle avec l'effet de chute. Comme son appellation allemande l'atteste (Fallkraut), sa valeur curative est connue depuis longtemps". Pour ce remède le mot-clé n'est pas "traumatisme", comme nous avons pu le constater maintes fois, le "génie du remède" est "la chute", toujours inattendue et dramatique, inscrite dans la loi ontologique de l'homme.

 

VI . Sensation comme si…

En cherchant mon remède pour une polyarthrite chronique évoluant depuis environ dix ans, j'ai pris de ma propre initiative, ou suite à la recommandation de collègues bienveillants, les remèdes les plus divers et inattendus.

J'avais presque perdu tout espoir, quand, en regroupant -pour la combientième fois?-  quelques symptômes qui s'étaient avérés tenaces et inchangés au fil des années, j'ai été frappée par le choix d'un remède que je connaissais bien mais que je n'avais pas encore essayé: Kali carbonicum. En octobre 1994, j'ai pris une dose de Kali carbonicum 200. Après une aggravation soi-disant désirable (une diarrhée nocturne qui dura environ deux semaines), je me suis réveillée un beau jour avec une ferme décision à l'esprit: "À partir d'aujourd'hui je ne veux plus fumer". Voilà un changement favorable au plan moral, mais je doutais sérieusement qu'une toxico-dépendante comme moi fus capable d'un tel changement.

Une année est passée et je ne fume plus; ce fut un renoncement incroyablement facile et , si je ne savais pas qu'il n'y a pas là que mon mérite, j'en serais fière. Quand Didier Grandgeorgeƒ a appris que je ne fumais plus il me demanda : "Est-ce que tu vois mieux?" Comment pouvait-il savoir qu'après quelques semaines, j'ai eu la perception claire et puissante qu'un voile s'était levé de mes yeux? J'ai constaté avec amertume que, pendant 30 ans, j'avais regardé le monde à travers un épais rideau de fumée.

Un beau jour, une porte s'ouvrit pour moi et pendant quelques mois j'ai vécu suspendue entre haut et bas. Je subis une terrible aggravation de la maladie après avoir arrêté de fumer; les petites articulations de mes mains et de mes pieds étaient de plus en plus douloureuses, tuméfiées et déformées. Je parvenais à marcher et à remplir mes obligations quotidiennes avec un énorme effort de volonté, soutenue par un état d'esprit que j'oserais appeler paradisiaque. La nuit, mon corps endolori ne touchait pas le lit et la souffrance physique ne touchait pas le calme serein de mon âme. J'étais entre l'état de veille et le sommeil, mais paradoxalement, ma perception sensorielle était plus aiguë qu'à l'état de veille habituel, tandis que dans mon coeur j'avais un envoûtant sentiment d'amour inconnu jusqu'alors. Un jour, d'une manière tout à fait brusque et inattendue, le fil invisible auquel j'étais attachée d'en haut fut coupé et je sentis mon coeur, brusquement détensionné, se serrer dans ma poitrine. Ah! "sensation comme si le coeur était suspendu par un fil". On avait mis fin à la plus douce et rassurante dépendance, la dépendance d'en haut. Pour un moment je me suis sentie comme Adam chassé du paradis. Dans les mois qui suivirent, j'eus plus faim et plus peur que jamais, la peur et la faim se mélangeant dans mon plexus solaire. Mais voilà qu'enfin, mes articulations et mes tendons cessèrent d'être douloureux, se détuméfièrent et retrouvèrent même leur forme normale. Ce fut la période la plus vulnérable de ma vie car, indépendante mais pas tout à fait libre, je ne savais pas encore que faire de ma vie. Ce fut la période où j'aurais pu contracter une nouvelle maladie ou échouer, comme tant d'homéopathes de nos jours, dans une secte.

 

VII . Un observateur sans préjugés

À peu près dans la même période, j'allais être frappée par une véritable épidémie de Lycopodium parmi les collègues qui avaient assisté à une conférence très animée, très intéressante et très portraitisée d'un Lycopodium extrêmement intelligent. Plusieurs de mes collègues se rendirent compte qu'ils étaient des Lycopodium très intelligents mais très malades; s'administrant par la suite le remède incriminé, certains d'entre eux tombèrent vraiment malades. Les deux collègues que j'ai traité revinrent à l'état antérieur à cette malheureuse expérience par antidotage avec Pulsatilla et Kali carbonicum. C'est alors que je me rendit compte comment dangereux peuvent être les portraits homéopathiques trompeurs et combien leur force génératrice de maladie peut être inductive.

La question qu'a soulevée pour moi cette étonnante expérience était: "Comment pouvons-nous nous défendre contre ces subtiles "attaques" au niveau de la zone crépusculaire de notre être?" Se référant à la valeur de l'autoproving, Hahnemann écrivait dans l'aphorisme 141 de l'Organon: "...de toutes les expérimentations pathogéniques sur l'homme sain, les meilleures seront toujours celles qu'un médecin doué d'une bonne santé, exempt de préjugés, consciencieux, sensible et capable d'analyser ses sensations, fera sur lui-même (l'essence de toute vérité pure :"Connais-toi toi-même") avec toutes les précautions et recommandations qui viennent d'être prescrites. On n'est jamais plus certain d'une chose que lorsqu'on l'a éprouvée soi-même...” Et plus loin : "L'expérience prouve, au contraire, qu'elles ne font que rendre l'organisme plus apte à repousser toutes les causes morbides, naturelles ou artificielles, et qu'elles endurcissent contre leur influence. La santé en devient plus solide, et le corps plus robuste, comme toutes les expériences le prouvent". Mais n'oublions pas ce qu'Hahnemann nous apprend : il n'y a que le médecin sain qui puisse effectuer des autoprovings et ce n'est que sur lui que cette extraordinaire expérience puisse être un facteur d'individuation et de fortification.

Un "observateur en médecine", voilà ce que doit être l'attitude de l'homéopathe, mais, ajoute Hahnemann dans ses Prolégomènes(5), un “observateur sans préjugés”. Après tout, quoi sinon des préjugés, y-avait-il pendant des années entre moi et le remède que m'a rendu le sentiment de la liberté? En effet, j'avais du mal à me reconnaître dans le portrait d'une pleurnicharde, accusant des bouffées de chaleur et brisée par une dorsalgie constante, promenant chez les docteurs une dyskinésie biliaire bénigne, tandis qu'elle était rongée par de graves maladies internes. J'eus du mal à me reconnaître non seulement à cause du manque de concordance, mais surtout à cause du ridicule de ce portrait. C'est, en grandes lignes, le portrait que je présentais plusieurs fois par an aux collègues futurs homéopathes, et lorsque j'ajoute que cette femme est secrètement torturée par des désirs sexuels exagérés, en contraste flagrant avec son état de santé (6), mes collègues éclatent de rire.

 

VIII . En guise de conclusion

Ma conférence aurait dû se terminer ici mais mon amie (qui traduit et cisèle mes ouvrages) m'a vraiment cassé les pieds en me répétant : "Il faut tirer une conclusion. Dans le monde on connaît probablement des dizaines de milliers de cas comme les tiens, peut-être même plus impressionnants et intéressants". Franchement parlant, je ne sais pas trop bien pourquoi, sur les 10-12 cas que j'avais choisis au début pour de brèves présentations, seulement ceux dont je vous ai parlé sont restés. Peut-être parce que chacun d'eux répondit à une question, qui, à ce moment-là, m'empêchait de continuer mon chemin dans l'homéopathie. Est-ce que l'homéopathie est vraiment active? Si "ce qui provoque la maladie la guérit aussi", ne serait-il pas possible que ce qui guérit tue aussi? Qu'est-ce qu'il faut guérir chez un malade?- question rhétorique très discutée (spéculé) aujourd'hui. L'Ignatia que j'avais prescrite a guéri la souffrance provoquée par le deuil (car le deuil est guérissable), mais la majesté est restée intacte. Ma conviction que l'homéopathie guérit les maladies mais ne rend pas les malades meilleurs, empruntée à Hahnemann (4, aphorisme 210,) a est confirmée dans une mesure croissante par la pratique. Et pourtant certains affirment le contraire, en l'affichant comme un nouveau crédo et certaines sectes s'en servent comme d'une porte d'accès dans leurs organisations. Est-ce que l'homéopathie est une croyance? La médecine officielle la garde encore hors des universités, mais est-ce que l'homéopathie est quand même une science? Dans le folklore homéopathique on véhicule l'idée qu'elle est une médecine au pire inoffensive. Je tends quand même à donner raison à Masi, le premier qui a eu le courage d'aborder sérieusement le problème de la gravité de la suppression par l'homéopathie. J'ai récemment vu un cancer pulmonaire chez un homme de 47 ans, qui avait traité son ulcère gastro-duodénal pendant cinq ans avec des remèdes homéopathiques. La question qui se pose est: la suppression homéopathique est-elle différente de la suppression allopathique? Comment traiter sans supprimer? Où se trouve la vérité homéopathique, laquelle est si facilement dénaturée, ne pouvant (pas encore) être démontrée avec des moyens scientifiques? Lorsque j'ai expérimenté le “key-note” de Kali carbonicum, j'ai su que ce que me révélait l'expérience mystique (donc immédiate) était la véritable clé du remède, puisque sur un autre méridien, Didier Grandgeorge démontrait la même idée par le truchement du symbolisme et Candegabe par l'analyse psychologique. J'ai relu la dédicace de Didier sur le livre qu'il m'a offert- "L'homéopathie exactement" : "Pour Nicoleta, que j'ai rencontré dans la même quête de la vérité". Ce récit, peut-être un peu pathétique, mais réel, de mon expérience dans la grande aventure qu'est l'homéopathie, contribuera je l'espère, à stimuler tous ceux qui comme moi, se posent des questions, car seuls ceux qui ne se lassent jamais de poser des questions reçoivent un jour des réponses. Je conclus en vous donnant rendez-vous dans la quête de la vérité.

 

    Dg.anapat.: infarctus aigu du myocarde.

    Les symptomes psoryques de la maladie originale.

ƒ    En 1990 j’ai bénéficié d’un stage d’homéopathie en France. Par peur de manquer de provisions, j’avais apporté avec moi les cigarettes américanes que je fumais en Roumanie (Kent). Quand je sortais un paquet, Didier plaisantait: “Regardez, Nicoleta a amené Kent en France.”

    Voir le symbolisme du voile.

    Le célèbre “cordon d’argent” des mystiques.

    Infection urinaire hématurique, febrile, exténuante.

    Coliques rénales répétitives.

 

BIBLIOGRAPHIE

  1. Aurian, Blajeni, Manual de homeopatie.

  2. Nicoleta Bratcoveanu, "Kali carbonicum - un remède affamé". Les XIIIèmes rencontres des pédiatres homéopathes, Cannes 1995.

  3. J.H. Clarke, Dictionnary of Practical Materia Medica.

  4. Didier Grandgeorge, L'esprit du remède homéopathique.

  5. Samuel Hahnemann, Traité de matière médicale, tome 1; Prolégomènes, Éditions Similia.

  6. Samuel Hahnemann, Organon of Medicine (the English translation of the definitive sixth edition).

  7. J.T. Kent, Lectures on Homeopathic Materia Medica.

  8. J.T. Kent, Repertory of the Homeopathic Materia Medica.

  9. J.A. Lathoud, Études de matière médicale homéopathique.

10. Herbert A. Roberts, Sensation as if, A Repertory of the Subjective Symptoms.

 

 

 

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L'HOMEOPATHIE D'HIER, D'AUJOURD'HUI, DE DEMAIN

Dr. Nicoleta BRATCOVEANU, Roumanie

 

NEUVIEME CONGRES INTERNATIONAL D'HOMEOPATHIE

LIEGE, mars 1998

 

Motto: "La suprême vocation du médecin, son unique vocation, est de remettre les malades en bonne santé - guérir, comme on dit."

S.Hahnemann, "Organon of Medecine", Aphorisme 1

 

 

I. L'art ou la science de l'homéopathie?

Au fil du temps, diverses expériences personnelles m'ont inoculé l'idée d'un accés secret à l'information homéopatique. J'avais beau piocher la matière médicale et répertorier laborieusement, le remède similumun ne se révélait pas.

Je me suis rendu compte que dans les guérisons spectaculaires, mais accidentelles, dans les cas où je donnais aux patients, comme par hasard, des remèdes qui m'étaient presque inconnus ou des dillutions que j'avais à ma portée, autres que celles demandées par mes connaissances d'homéopathie, j'étais un instrument innocent de forces qui n'ont rien de magique dans le sens du surnaturel, mais gue je ne contrôlais quand même pas. J'allais apprendre que, surtout chez les débutants, la motivation morale et l'aspiration altruiste peuvent suppléer le manque de connaissances et d'expérience.

Je n'aurais peut-être pas eu le courage de parler de ces choses tellement à côté de la science, si je n'avais pas lu l'article de Kent "Comment étudier le répertoire", un des articles introductifs du célèbre Répertoire de symptômes et signes. Il parle de la "prescription intuitive" laquelle, dit-il, "n'appartient pas au néophyte, mais se développe graduellement chez l'homéopathe artiste expérimenté. C'est juste une augmentation des qualités artistiques. Elle appartient à tous les artistes guérrisseurs mais, si elle est poussée trop loin, devient une erreur fatale et doit être corrigée par le travail avec le répertoire fait de la maniére la plus mécanique même."

Maintenant que j'avais compris pourquoi l'homéopathie avait été appelée par son créateur même "l'art de la guérison", j'avais du mal à comprendre le manque de conséquence de J.T.Kent, qui l'appelait tandis "l'art de la guérison", tandis "la science de l'homéopathie". Et pour que ma confusion soit totale, je venais d'apprendre que le titre original de l'Organon était "L'Organon de la guérison rationnelle".

Quand même, un jour vint où je compris que le grand Kent se référait tour à tour à "l'art" et "la science" en tant que deux segments en quelque sorte distincts de la même homéopathie et que la guérison ne devient possible que par un savant dosage des deux.

"Les deux côtés du travail de la prescription doivent aller main dans la main et doivent être tenus en balance, autrement le travailleur, si bon qu'il soit, perdra tant la méthode (la science) gue l'habitude (le savoir faire)."

L'art, aussi bien que la science de l'homéopathie, ont été concentrés dans les 4 désiderata de l'Aphorisme no.3, une vraie quintessence de l'art de la guérison rationnelle.

Par un phénomène inexplicable à première vue, la "quintessence de l'homéopathie" est devenue "triessence" et cette chose n'est nulle part exprimée de manière plus claire et concise que dans "Homéopathie et pragmatisme", ce formidable exercice de gymnastique mentale, un livre dont l'auteur est Dr. Jacques Moreau et sur la couverture duquel on peut lire: "Ici vous est proposé un chemin plus libre.".

A la page 50 il conclut:

   La connaissance de l'homéopathie est la Matière médicale.

   La technique de l'homéopathie est le Répertoire.

   L'art de l'homéopathe reste le choix des bons symptômes.

Et aprés?

A partir d'ici, toute l'énergie intellectuelle et tout le travail de recherche de l'homéopathie occidentale sont orientés uniquement vers l'art de l'homéopathie: l'essence du remède, l'essence de la maladie et leur identification dans un remède reconnu comme "similaire" ou "similimum", par l'adoption des plus ingénieuses clés, selon l'orientation plus spirituelle ou plus pragmatique ou selon les convictions religieuses ou philosophiques de l'homéopathe.

Et après?

Après, cette manière artistique de pratiquer l'homéopathie "marche", prouvant qu'elle est active.

Ca marche, mais ça ne guérit pas.

A qui la faute - voilà la question. De l'homéopathie ou des homéopathes?

Ni à l'une, ni aux autres, répond Kent dont l'autorité - le plus grand homéopathe guérrisseur de tous les temps - lui donne le droit de donner des verdicts. Et j'ai été étonnée de constater que le phénomène est aussi vieux que l'homéopathie et que la motivation reste toujours valable. Aujourd'hui même!

Dans sa conférence intitulée "The landmarks of homoeopathy" Kent relate un état de choses qui est actuel de nos jours aussi. "C'est tout à fait étonnant qu'un nombre croissant d'homéopathes, apparemment bons, s'éloignent des lois et de l'ordre de la méthode pratique et adoptent la guérison par la foi, la doctrine chrétienne, l'hypnotisme, la guérison mentale, l'osthéopathie etc. Sans aucun doute, poursuit Kent, cela arrive à cause de la méconnaissance de la "science de l'homéopathie"; l'art a été étudié, mais la "science du métier" a été négligée par ceux qui les ont instruits.

"Ne pas apprendre aux débutants comment se produit la guérison par l'homéopathie et les convaincre seulement par la présentation de vos guérisons est une modalité de leur imposer une autre sorte de foi (car) ils doivent se fier à votre parole en ce qui concerne la guérison ou croire (seulement) parce qu'ils voient le patient guéri. Mais comment cela s'est produit, l'étudiant ne le comprend pas. Et lorsqu'il essaie de vous imiter, sans connaitre la science de l'homéopathie, ses lois, il échoue et doute de la vérité de l'homéopathie. La méthode est compromise et il quitte." Car "l'apprentissage de la science, de la dogme, des lois, doit précéder l'apprentissage de l'art, du métier, des enseignements résultés de l'expérience de leurs précurseurs."

"Il s'agit ici de la vieille question sur la priorité de l'expérience sur la loi. C'est le même phénomène observé chez les continuateurs des premiers professeurs: Hering, Lippe etc. Leurs continuateurs ont imité l'expérience en dehors de la doctrine. Tous ceux qui sont capables de respecter la doctrine seront sauvés de l'échec."

A vrai dire, Kent est un peu sentencieux ici, mais ses arguments sont écrasants: les "pupilles" de Hahnemann, dont certains ont joui de santé et de longue vie et ont vécu bien des années à la suite de Hahnemann, ne se sont pas rapprochés de ses performaces dans l' "art de la guérison" parce qu'ils ont ignoré ses règles.

Le long des années j'allais découvrir chez la grande majorités de mes collègues une véritable aversion ou du moins un mépris souverain exactement vis-à-vis de l'ouvrage qui aurait dû être leur livre de chevet: l'Organon de Hahnemann. Les prétextes sont énumérés avec une certaine gêne: il est trop dogmatique, il est hermétique, a un langage désuet, ses soi-disant explications scientifiques compromettent le médecin de la fin du XXe siécle. En réalité, et j'allais le découvrir tout d'abord sur ma propre peau, la cause réelle en est expliquée toujours par Kent.

L'Organon ne donne de satisfaction à personne s'il est seulement lu; il doit être tout d'abord traduit, même s'il est écrit dans ta propre langue (et celle-ci est la plus difficile "traduction") ensuite il doit étre longuement pensée et comprise couche par couche, car il est en fait un recueil d'essences concernant la science et l'art de l'homéopathie. Moi, j'ai appris l'anglais pour avoir accès à l'Organon, aux Ecrits mineurs, au Répertoire de Kent et aux autres chefs-d'oeuvres, et il ne m'a pas du tout été facile d'entrer dans leur langage, leur atmosphére et leur esprit. Ultérieurement, c'est juste ce travail pénible de rapprocher de la loi par l'intermédiaire d'une langue étrangère qui s'est avéré, dans mon cas, être la clé de la compréhension des lois de l'homéopathie. Pour mon propre usage, j'ai traduit l'Organon 3 fois: en 1989, 1992 et 1995-1996. Dans la premiére variante, un grand nombre de confusions et non-sens se mélangeaient à des découvertes étonnantes. Chaque novelle traduction me laissait entrevoir, par le truchement du dictionnaire, des sens toujours plus profonds et vastes. Cet écrit m'apparaissait comme un bulbe d'oignon avec 291 feuilles lesquelles, au fur et à mesure que l'on s'approche du milieu, deviennent plus transparentes. Par le truchement d'une langue qui m'était vraiment étrangère j'ai pu découvrir ce qui était vraiment étrange et précieux: une science empirique solidement bâtie, parfaitement valable de nos jours aussi pour celui qui s'initie à ses secrets. J'utilise le mot "initiation" non pas pour suggérer quelque rituel mystérieux, mais pour souligner qu'il s'agit d'une connaissance qui suppose un peu plus qu'un apprentiasage. A mon avis, il n'est pas sans signification que Samuel ait découvert la principe de la similitude tandis qu'il faisait une de ses nombreuses traductions.

Ainsi vint le jour où je compris pourquoi Didier Grandgeorge ne se sépare jamais de son Organon, où qu'il aille. La confirmation de me trouver sur la bonne voie est venue toujours de la part de Kent, dans les écrits duquel je l'ai trouvée chaque fois, plus tôt ou plus tard.

"L'Organon de Hahnemann est une source de connaissance puissante et riche, mais il est formé de phrases longues et denses, très difficiles à comprendre pour certains. Le sujet est si profond, si difficile à percer. Quelqu'un, un homme cultivé et profond au plus haut degré, m'a dit: "J'ai lu cinq fois votre Philosophieƒ et je la lis encore et c'est à peine maintenant que je commenee à comprendre l'Organon."

Pour cet homme, les "Entretiens philosophiques" ont joué le même rôle de catalyseur de la compréhension qui a été joué dans mon cas par la langue étrangère. Comment se fait-il que Samuel Christian Friedrich Hahnemann ait écrit son chef-d'oêuvre dans une langue allemande archaique, une langue que l'on ne parlait plus depuis longtemps, lui qui maitrisait six langues étrangères?

 

II. L'homéopathe ou l'homéopathie

J'ai été époustouflée de constater qu'une erreur d'orthographe avait complètement bouleversé l'idée que je souhaitais transmettre dans le résumé de ma conférence inclus dans l'Avant Programme de ce Congrès. Dans la phrase "D'après Hahnemann, l'entrée dans la connaissance subtile des essences exige seulement d'affiner la clé d'accès: l'homéopathe même", le mot "homéopathe" est devenu "homéopathie". Cela voudrait dire que, pour y accéder, il suffit d'affiner l'homéopathie même comme clé d'accés dans l'homéopathie?!

Jusqu'au jour où j'ai reçu le courier tout était clair dans mon esprit: pour guérir il faut connaitre les deux essences, l'esprit du remède homéopathique et l'essence de la souffrance du malade, et pour accéder à ces deux informations essentielles, l'homéopathe doit seulement travailler sur lui-même pour affiner ces qualités qui lui permettent une certaine perception, autre que la perception banale du monde physique environnant! Une perception qui fasse partie de la même catégorie de la connaissance que les essences qu'il doit parvenir à connaitre.

Dans sa conférence "The landmarks of homoeopathy" (Les repères de l'homéopathie) Kent affirme que l'essence n'est rien autre que la totalité des symptômes perçue comme l'esprit du remède même, son image, et qu'elle constitue la base du principe.

Dans le cas de la totalité des symptômes du malade, celle-ci doit être longuement pensée, jusqu'à ce que son image nous apparait dans la perception.

Cette notion de totalité des symptômes, tant ceux présents que ceux manifestés depuis la naissance, ne porte pas que sur la consignation de la totalité des symptômes, mais aussi sur cette ehose ineffable et préeieuse, cette information synthétique, holystique, comme on dit de nos jours, ou essentielle, comme dit Kent, laquelle découle de la totalité des symptômes. Pour l'amener au niveau de la conscience, "le médecin sain, lucide, qui a les sens intacts et est libre de préjugés" doit être eapable de percevoir la totalité des symptômes qui représentent, comme le dit Hahnemann dans l'Aphorisme no 7 "l'expression extérieure de l'essence intérieure de la maladie".

Pour être capable de la saisir, le médecin doit cultiver cet esprit d'observation partiellement inné, par un long processus d'autodiscipline, éducation et autoconnaissance décrit dans le très bel article "Un observateur en médecine". Je voudrais vraiment citer un paragraphe de cet article lequel, de toute l'oeuvre hahnemanienne, m'a frappé le plus fort et profondément.

"Pour bien apercevoir ce qui se présente à observer chez les malades, il faut y consacrer sa pensée tout entière, sortir en quelque sorte de soi-même et s'attacher pour ainsi dire de toute la puissance de son esprit au sujet; c'est le seul moyen de ne rien laisser échapper de ce qui existe réellement et d'accueillir par les sens éveillés tout ce qu'ils peuvent saisir." (2, 3, 58) Cette sortie de soi-même est une sortie de notre bulle égocentrique, tous les sens éveillés, à la rencontre de l'autre, notre semblable qui est souffrant. S'attachant de toute sa force spirituelle à l'autre, le sujet devient accessible à une connaissance totale, donc un ensemble sous tous ses aspects réels, par l'entrée en jeu du “sixième sens” ou du “bon sens” ou, dans un langage familier aux médecins, du “flair”. C'est une esquisse, un bourgeon de ce "sensorium deii" des anciens auquel Hahnemann nous envoie pour nous instruire afin de le perfectionner."(2,2,59)

Mais quand le "hasard" joue sur le clavier d'un ordinateur la confusion commence. On transforme l'homéopathe, mais est-ce que l'on peut changer aussi l'homéopathie? Je me suis dit: "Nicoleta, tu est coincée, puisque pour quelqu'un qui est trop à la droite, comme toi, toucher à ses convictions c'est dur. "Le courier avec l'ennuyeux avant programme m'a surpris dans la posture d'un élève qui n'a pas fait ses devoirs, quoique j'eus justement fini ma communication pour le congrès. Et, pour comble, je suis tombée, malade: j'ai fait un abcès dentaire, avec un peu de fièvre, un peu de douleur, un peu de malaise. Je me suis dit: "L'homéopathie, mon mal de dents!" Mais voilà que le moment vint où mon abcès éclata et nous voilà arrivés à la symbolique! Quelqu'un disait "Je ne connais qu'un seul symboliste - Grandgeorge", mais je vous assure que ce n'est pas vrai, car j'en connais à coup sûr encore un. Il s'agit de J.T.Kent qui, bien que le plus inébranlable (fidèle) défenseur de la doctrine hahnemanienne dont il ne s'est jamais éloigné n'est pas resté bloqué dans les frontières des découvertes de Hahnemann, mais en emportant avec soi la vérité de celui-ci, a poursuivi sa voie au-delà du point où la mort avait arrêté son précurseur. Un élève de Kent, Dr Schwartz, lui a demandé pendant une de ses conférences s'il pouvait faire quelque chose pour les malades psychiques. "Je peux entrer dans votre hospice, les en faire sortir et en guérir la moitié et si j'avais pu y mettre le main pendant l'incarcération j'aurais pratiquement pu les guérir tous, à l'exception des cas d'imbécilité, des tumeurs et de l'épilepsie." (1912, Chicago) Cette déclaration faite par Kent il y a 86 ans contrevient à ce qu'avait affirmé Hahnemann 100 avant lui, mais ceci est le seule "trahison" de Kent à l'égard du père de l'homéopathie: de l'avoir suivi au-delà de ce qu'il avait pu faire.

"Je peux guérir les maladies dues à des suppressions, même très anciennes, parce que j’ai développé la puissance du remède homéopathique au-delà du 30 ème CH, la plus grande potence que Hahnemann ait utilisée. Du fait d’avoir utilisé jusqu'au 30éme CH seulement, Hahnemnnn a affirmé que certains cas étaient incurables, notamment ceux où l'on avait traité avec des médicaments allopathiques des maladies qui étaient des conséquences des suppressions."

Je ne connais aucun homéopathe qui traite avec les dillutions de Kent - MM, 2MM, etc. -, mais je ne connais non plus personne qui ait remportée ses guérisons - les dernières années de sa vie il réussissait des guérions miraculeuses. "Vous vous étonnex que les choses faites par moi dans ma pratique diffèrent des autres, mais c'est à cause de cette connaissance" Dans sa conférence "The trend of thought necessary for the comprehension and retention of homoeopathy" (Le courant de la pensée nécessaire pour comprendre et retenir l'homéopathie) il décrit une relation symbolique entre les organes et les fonctions du corps physique et les organes et les fonctions correspondantes au niveau du corps subtile. En poursuivant, dans sa longue pratique, la confirmation de la loi de Hering, Kent ne s'est pas contenté de constater sa valabilité, mais il s'est aussi posé la question: Pourquoi est-ce que dans le cas de la guérison la maladie évolue du centre vers la périphérie tandis qu'elle évolue inversement au cas de l’aggravation? Qu'est-ce que le centre et qu'est-ce que la périphérie? Ainsi, il arrivé à ce qu’il appelle lui-méme une certaine connaissance, à la compréhension du phénomène. "Si pendant le traitement d'une affection cardiaque le désir de suicide apparait, antidotez immédiatement, car les symptômes ne sont pas sur le bon chemin." "Lorsque le patient est malade dans sa volonté et qu'il déteste ce qu'il devrait aimer, sa propre vie, son mari ou sa fiancée, ou quand il veut abandonner ses propres enfants, dans le cas d'un traitement correct des maladies du coeur et du foie apparaitront. Le coeur et le foie correspondent à la volonté." Il a trouvé la confirmation de sa découverte dans les 30 ans de pratique antérieure et, d'autre part dans l'Ecriture sainte: "Ceins tes reins" signifie fais l'expérience de la vérité; le coeur symbolise l'amour et la descente de l'esprit dans le coeur veut dire que les fonctions mentales sont élevées au niveau de l'amour transcendental. La compréhension de ces correspondances, d'une part entre l'organique et le psychique, d'autre part entre l'humain et le divin est, selon Kent, indispensable tant pour apprécier la véritable guérion que pour révéler la cause profonde, morale, dans les maladies chroniques, c'est-à-dire l'essence même de la totalité des symptômes, dont l'élimination est la condition de la guérison.

Revenons maintenant à la question initiale: transformer l'homéopathe? changer l'homéopathie? Est-il indispensable de changer les deux, car comment faire autrement pour se pénétrer de cette "autre connaissance" si on n'a pas ôté le voile qui couvre les yeux de l'esprit, c'est-à-dire ces préjugés qui vous empêchent de devenir un observateur en médecine? Et comment guérir si on n'a pas enrichi "la science et l'art de l'homéopathie", de cette autre connaissance que J.T.Kent, avec son autorité professionnelle unique, s'est permis d'amener à la rampe?

Je remercie à celui qui, en faisant une erreur de frappe, m'a éclairée.

 

    Si le médecin perçoit clairement ce qui doit être guéri dans la maladie, c'est-à-dire dans chaque cas indivuduel de la maladie (connaissance de la maladie),

       s'il perçoit clairement ce qui fait que chaque médicament guérisse, c'est-à-dire ce qu'il y a dans chaque médicament (connaissance des pouvoirs médicaux),

       s'il applique, en accord avec des principes bien définis, ce qui est curatif dans les médicaments à ce qu'il a clairement reconnu être pathologique chez le patient, si bien que la guérison s'ensuive, c'est-à-dire s'il sait dans chaque cas particulier comment appliquer le remède le plus approprié selon son caractère (sélection du remède), le préparer comme il se doit et l'administrer dans la quantité appropriée (la dosé correcte) et répéter la dose exactement quand cela est nécessaire,

       et enfin, si dans chaque cas il connait les obstacles à guérir et comment les surmonter, si bien que la guérison soit permanente,

       alors il sait comment traiter profondément et efficacement et il est un vrai médecin.

    Les repères de l'homéopathie.

ƒ    Philosophical Lectures, J.T.Kent.

    Il s'agissait donc de la perception de catégories spirituelles de la connaissance.

    “Prolégomènes” de la “Matière médicale pure” – d’Hahnemann.

    D’après certaines, pendant sa période parisienne; Hahnemann aurait déjà utilisé le 200ème CH.

 

 

 

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LA GUERISON AU-DELA DE L'APPARENCE

 

Dr Nicoleta BRATCOVEANU

Secrétaire de la Société Roumaine d'Homéopathie

 

CONGRES INTERNATIONAL D'HOMEOPATHIE

Israël, Jérusalem

1 - 7 juin 1998

 

 

 

 

L'expérience m'a démontré que la suppression thérapeutique est, dans l'homéopathie, un phénomène tout aussi concret et quotidien que dans la pratique allopathique, un phénomène dont aucun médecin qui s'offre un répit pour réfléchir à ses actes ne peut faire abstraction.

En essence, toute thérapie gui vise ou gui a comme effet accidentel l'élimination d'un ou plusieurs symptômes et qui change le tableau de la maladie sans la guérir, entraine une série de conséquences que l'on pour rait encadrer dans un "syndrome de suppression".

Si dans les cas incurables la suppression palliative s' impose comme une nécessité, dans les cas de maladie potentiellement curables la suppression thérapeutique intentionnelle ou accidentelle ouvre la voie à la chronicité et/ou à l'aggravation.

Je pourrais affirmer qu'il y a des remèdes qui ont une vocation suppressive et ceux-ci sont les polychrestes, dans la pathogénésie-mammouth desquels presque tout tableau succint ou incomplet d'un malade trouve sa place.

La gravité des suites d'une suppression dépend de l'importance que le symptôme ou le syndrome supprimé détiennent dans l'économie de l'organisme malade.

La suppression la plus fréquente est due à l'élimination de symptômes "vicariants" ou "dépuratifs": transpiration, otorrhée, rhinorrhée, leucorrhée, epistaxis, ulcères muqueux ou cutanés, autres maladies cutanées.

Un vieillard de 86 ans, sourd, hospitalisé dans une clinique de pneumologie pour une suppuration pulmonaire, criait si fort qu'on pouvait l'entendre depuis la cour de l'hôpital: "Je n'en veux plus de ce traitement, il est trop fort, il arrête mon expectoration et c'est cette expectoration qui me tient en vie depuis 30 ans."

 

Et la banale diarrhée ?

Michael est devenu mon neveu par adoption dès son sixième mois de vie intra-utérine. Un soir, mes cousins effrayés l'ont amené pour une consultation. Depuis 24 heures il refusait de marcher, il tenait le membre inférieur gauche suspendu en l'air et ne permettait pas qu'on le touche. La nuit il avait pleuré et gémi dans son sommeil et sa mère ne savait pas s'il avait mal à la hanche, au genou, à la cheville ou à toutes les trois articulations à la fois. J’ai essayé de le toucher mais il a repoussé ma main avec véhémence, comme s'il avait oublié que nous étions de bons amis et dansions "Macarena" ensemble.

Depuis deux ou trois mois tous au tours de lui se plaignaient qu'il avait changé et j'avais pu constater de mes propres yeux qu'il était devenu pleurnicheur, irritable, capricieux. Il est un trés bel enfant, délicat, né prématurément (on dirait qu'il s'est hâté de rencontrer ses parents adoptifs auxquels il avait été promis), intelligent (trés!), volontaire (ou peut-étre seulement gâté?), avec des yeux, comme nous disons, de Lycopodium: grands, ronds, pénétrants, brillants, noirs. Il ne mange avec plaisir que des sucreries et du concombre vert. Deux ou trois mois auparavant, je l'avais "guéri" d'une diarrhée trainante, rebelle à tout traitement allopathique, avec une dose de Lycopodium 200. Il s'est remis le même jour! J’ai reflechi! "Douleurs articulaires apparus aprés l'arrêt de la diarrhée" - rubrique dans le Répertoire de Kent, page 1046: Abrotanum 2, remède unique. Je lui ai administré quelques granules d'Abrotanum M. Il a dormi paisiblement cette nuit, mais le lendemain il a présenté pendant guelques heures les symptômes d'une "grippe" qui, selon les dires de sa mère, avait précédé la diarrhée et avait été traitée avec un antibiotique.

Depuis, il a repeté encore cette alternance pour une fois: une “grippe” fruste et non febrile et après quelques heurs. Tout s’était remise spontanement, sans auqun traitement. J’ai pu constaté comment le remède similimum fait sortir de symtoms suprimée par l’allopathie.

 

Mais, à quel point  est suppressive l'allopathie?

Il y avait une anecdote du temps de Ceausescu qui se serait plaint qu'il n'avait pas réussi à apprivoiser son peuple, bien qu'ayant essayé plusieurs méthodes: l'affaimissement, le froid, la persécution. "Avez-vous essayé la cyanure?", répliquait son interlocuteur.

J'ai connu des homéopathes qui refusaient systématiquement les malades dépendants de drogues puissantes, par exemple les asthmatiques ou les porteurs de polyarthrite chronique évolutive corticodépendants.

Maria a vingt ans et souffre depuis deux ans d'asthme bronchique allergique sévère. Je la vois chaque matin entrer dans le dispensaire une ampoule d'hydrocortisone hémisucciné dans la main. Les crises durent plusieurs semaines et les périodes d'acalmie sont rares et brèves. Nous sommes en novembre 1992, elle n'est pas ma patiente mais je ressens beaucoup de pitié pour elle et, profitant de l'absence de ma collègue qui prenait soin d'elle, je l'invite dans mon cabinet et nous causons. Je lui donne Thuya C.M. Jusqu'en avril 1993 elle a été asymptômatique, quand, je répètai le remède, qui agit d'une façon curative pendant encore un an.

La question à la quelle ce cas répond est la suivante: est-ce qu'un remède homéopathique bien choisi agit chez un malade qui fait du cortisone injectable depuis longtemps? Voilà ce que dit Kent à propos d'un cas de guérison qu'il présente dans ses "Ecrits mineurs": "... ce jeune homme avait pris des médicaments allopathiques sans aucun bénéfice et (par conséquent) lorsqu'on lui a administré le remède similimum il a réagi promptement."

Toute thérapie non-similimum est suppressive à moins d'être active, efficace.

Les suppressions les plus puissantes se manifestent cliniquement par des quérisons miraculeuses

Contrairement à mes principes, je cède aux insistances d'une patiente et je prescris un remède à son mari qui, bien que malade, refuse de suivre un traitement homéopathique. Il souffrait d'une tolérance gastrique diminuée, d'une faim qu'il ne pouvait pas satisfaire complètement, à cause de son "estomac trop petit", conséquence d'une gastro-entéro-anastomose faite il y avait plusieurs années pour une perforation gastrique. La diarrhée postprandiale immédiate venait compléter le tableau pathologique présenté. Je le connaissais un peu et, comptant sur mon flair, je lui ai donné Lycopodium 200K. La diarrhée s'est immédiatement arrêtée, la tolérance gastrique s'est accrue, il a pris trois kilos et tout semblait aller bien lorsque... Deux mois après l'administration du remède, sa femme pleurait dans mon cabinet: "Il est devenu fou! Il boit, il s'énerve et il nous engueule tous, surtout moi, il menace de me tuer. Il n'est plus lui-même! Il me fait peur." J'ai repris le cas, évaluant tant les symptômes anciens que les nouveaux et, après une dose de Nux vomica XMK répétée à quatre semaines, tout est rentré dans le normal, du point de vue psychique aussi bien que digestif.

Pourquoi Abrotanum M? Pourquoi Nux vomica XMK? Dans les cas de suppression seules les dillutions très hautes sont efficaces; chez les personnes trés sensibles aux remèdes, d'habitude les femmes et les enfants, même la 30-ème Ch et la 200-ème CH peuvent être utiles, nous apprend Kent (Minor Writings).

 

Lorsque le patient ne répond pas au remède bien choisi, donnez-lui du Sulphur

Aucune maladie n'est si facile à guérir par l'homéopathie que les maladies de la peau, mais aucune guérison n'est plus susceptible d'être en fait une suppression que la disparition d'une éruption cutanée.

Florentin est un garçon de presque trois ans et il a un eczéma depuis l'âge d'un an et six mois. Il présente un léger déficit statupondéral, il s'énerve facilement et jette furieusement les objets de sa main; jusque très récemment il pleurait toute la nuit et dormait bien le jour. Staphysagria 200 K répétée après six semaines fait disparaitre les microvésicules intensément prurigineuses.

Il revient à l'âge de cinq ans pour un asthme bronchique déclenché pendant que sa mère était enceinte du second enfant. Je lui admiristre Staphysagria 200 et puis XMK - sans résultat. Le dramatisme de la souffrance du petit Florentin détermine sa mère de recourir à l'allergologie: tests, désensibilisations, vaccinations, antibiotiques, antihistaminiques et prednison. Les améliorations sont trop courtes et trop discrètes, ce qui la fait revenir à l'homéopathie après une année et demie. Je reprends le cas:

- asthme aprés la suppression d'une éruption (765, 11, 2)

- quasiconcomitance de l'eczéma et de l'asthme (764, 8, 1)

- jalousie (60, 18, 1)

- désobéissance (37, 18, 1)

- l'éruption prurigineuse aggravè après le bain, la peau doit être très bien essuyée (1314, 2, 1) (symptome que je l’avait optenu que maintenent, apres tant d’annes e qui a departaje les deux remedes).

Sulphur XMK rétablira tout d'abord l'ordre dans la maladie de Florentin: l'asthme disparait, l'enfant est devenu plus calme et plus sage, l'eczéma se restreint aux plis des chevilles et des poings, c'est-à-dire là où elle avait apparu il y a cinq ans.

Apres encore une dose de Sulphur XMK, trois mois plus tard, la peau est devenue indemne. Pendant les six mois suivants il a grandi autant que dans un an. (Dawrfishness, 1357: 14 R, Sulf 3, Staph. absent) en recouperant le deficit staturel.

Le plus grand remède des aggravations survenues après la suppression d'une affection cutanée, Sulphur, était déjà connu par Hahnamann comme remède du "manque de réaction" (1397, 83, 3).

"Donnez du Sulphur chaque fois qu'un cas ne répond pas aux remèdes correctement choisis, mais n'oubliez pas qu'il n'est pas permis à un bon homéopathe de donner du Sulphurƒ, à moins que ce ne soit le remède similimum", conclut Kent. Serait-ce par peur de ne pas paraitre un mauvais homéopathe que je ne prescris pas du Sulphur aussi souvent qu'il le faudrait?

 

Errare humanum est...

La suppression thérapeutique, loin d'être seulement l'appanage de l'allopathie, est un phénomène fréquemment rencontré dans l'homéopathie aussi, et je ne me réfère pas comm vous avez pu constaté aux stratégies (délibérément) suppressives ou palliatives, mais aux suppressions accidentelles de la stratégie uniciste.

Le problème est que "..l'on a gardé un trop long silence sur ce sujet", comme le remarquait J.T.Kent au début de notre siècle. Au temps où j’étais étudiante il y avait une blague qui définissait clairement les limites de la médecine scientifique: "Les résultats des analyses sont parfaits, mais le patient est mort!" On pourratit, avec le même étonnement hypocrite, faire une paraphrase à propos des limites de l'homéopathie: "La maladie a été guérie, mais le patient est décédé!"

Ioana, une petite dqme grisonnante et volontaire, est devenue ma patiente il y a neuf ans, peu de temps après la mort accidentelle de son fils unique. Je l'ai successivement guérie de sinusite suppurée, stomatite ulcéreuse, rhumatisme polyarticulaire sous-aigu et elle m'en est reconnaissante.

Mais devant l'asthme bronchique allergique résistant aux plus drastiques drogues de synthèse je me suis décidée de réfléchir sérieusement à son cas. J'ai analysé sa volumineuse fiche médicale et je me suis dit: Combien simple cela aurait été si sa sinusite avait été guérie avec des antibiotiques; je n'aurais plus dû lui administrer: Natrum Muriaticum, Sepia, Ignatia, Lycopodium, Thuya, Borax, Kali Carbonicum, Medhorinum, dans des doses uniques et espacées et de hautes dillutions. Je me souviens du "traitement en dents de scie" de laquelle parle A.E.Masi.

Je n'ai pas le choix et j'essaie un nouveau remède: Kali Bichromicum 30. La patiente est revenue un mois après et m'a raconté que, quelques jours plus tard, elle avait fait une "grippe" exactement comme celle qui s'était compliquée en 1989, avec une sinusite suppurante. Pendant douze heures elle a été immobilisée au lit avec une température de 40oC, un frisson solennel prolongé, avec des transpirations profuses qui ont mouillé le matelas. Quand même, après un sommeil profond, réparatoire "elle s'est réveillée en bonne santé"!  "Je n'ai plus rien! Je suis quérie" éxclamait-elle encore étonnée et quoique j'eûs voulu l'examiner attentivement et lui poser d'autres questions aussi, elle quitta le cabinet en hâte. Avait-elle peur que je ne lui donne un autre remède? Ceci se passait en avril 1997et depuis je ne l'ai plus revue.

Un moment arrive bien sûr où la chaîne des suppressions ne peut plus être rompue et une maladie incurable s'installe à la place de celle qu'il fallait traiter -(naturelle). Néanmoins, dans la majorité des cas, une suppression décelée à temps peut être complètement réparée; qui plus est, dans les cas "défectifs"ˆ, elle fait ressortir de nouveaux symptômes, utiles dans le choix du remède similimum. Car "errare humanum est", mais "perseverare..."

 

 

   “Sympathetic” est un symptôme très “psorique” lequel rend la vie du médecin beaucoup plus difficile.

    La répertorisation est faite avec le Répertoire de Kent.

ƒ    Sulphur: remède excentrique: Kent.

    J.T.Kent, “A l’attention des spécialistes” (conférence).

    Perdant ces ans des tratement

    Et qui conduit le malad sur la voie de l’aggravation.

    La conviction, le “feelyng” du malade qu’il va bien, qu’il est guerri, c’est un signe certain et puissant qu’on a bien choisi le reméde.

ˆ    Cas pauvres en symptômes à valeur de diagnostic dans l’homéopathie

 

 

 

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LES LANGUES, LA PAROLE ET LA PRIERE

Dr Nicoleta Bratcoveanu.

 

CONGRES INTERNATIONAL D'HOMEOPATHIE

ISRAEL, JERUSALEM

1 - 7 juin 1998

 

 

Motto: Le siécie futur sera mystique ou il en sera pas.

         André Malraux

 

1. Le don des langues

Il est incroyable qu'à la vigilence des cerbères communistes ait échappé l'enseignement presque non entravé des langues étrangères, à tous les niveaux. En 1990 j'ai constaté avec étonnement, en même temps que l'étranger, que, sur la toile de fond d'un don naturel, à Bucarest même les balayeurs des rues parlaient français. En ce qui me concerne, j'avais été obligée d'apprendre l'anglais, la troisième langue étrangère pour moi, afin de pouvoir me rapprocher de l'Organon, de Kent, de la Materia medica. L'entrée dans le langage et la pensée de nos grands devanciers a été un travail pénible et ma première traduction en roumain de l'Organon, faite en 1989, mérite vraiment l'étiquette "traduttore tradittore" car, dans ma variante, un grand nombre de confusions et non-sens se mêlangeaient à des découvertes inpensables. Encouragée pas ces découvertes et par mes rencontres avec les homéopathes de la Côte d'Azur, j'ai tenté une nouvelle traduction en 1992 et ensuite une troisième en l995-1996. Chacune me laissait entrevoir, par l'intermédiaire du dictionnaire, des sens toujours plus profonds et vastes, mais je restais toujours en dehors d'une compréhension totale. Mes complexes se sont atténués lorsque j'ai lu, dans les "Ecrits mineurs" de Kent que "l'Organon de Hahnemann est une source de connaissance puissante et riche, mais il est formé de phrases longues et denses, très difficiles à comprendre". Ensuite j'allais rencontrer Didier Grandgeorge et avoir accès au symbolisme et aux écrits d’Annick de Souzenelle et comprendre que, dans le cas d'un texte initiatique, tel le chef d'oeuvre de l'homéopathie, plusieurs plans de lecture sont possibles. Chaque nouvelle traduction m'apparaissait maintenant comme une nouvelle frontière, dans laquelle je bloquais "la traduction du verbe à une toute première intelligence du texte où les contradictions sont irréductibles et où le message, plus secret, plus imcompris, a été détourné pour être ramené à ce premier niveau." ("Alliance de feu", Annick de Souzenelle).

Quand même, cette première, ou premières traductions ont le mérite de constituer la base d'une autre, située à un autre niveau, plus subtile, lié à la dimension symbolique de l'information placée au premier niveau. "C'est une vie qui palpite derrière les apparences; elle cache le pouvoir qu'elle a de reconduire les objets du premier niveau à leurs archétypes respectifs."

Lorsque j'ai connu la biographie et la personnalité de Hahnemann, telles gu'elles nous sont parvenues, j'ai été contrariée par l'immixtion de la langue étrangère dans l'homéopathie. Serait-il par hasard que le principe de la similitude s'est révélé à lui tandis qu'il traduisait la Materia medica de Cullen de l'anglais? Serait-il sans importance que justement un médecin connaissant six langues étrangères, dont trois "langues mortes" (l'hébreu, le grec ancien et le latin) ait découvert l'homéopathie? Que dire alors du fait qu`il a écrit son "Organon de la médecine rationnelle" dans une quatrième "langue morte", un dialecte allemand entré déjà dans la désuétude de son vivant, obligeant ainsi même ceux qui parlaient l’allemand à une traduction? Se serait-i dit que personne n'est prophète dans sa langue? Lui, qui n'a accepté jamais, le long de sa difficile vie, aucune contrainte intellectuelle, il doit avoir choisi délibérément, et non par obligation, la pauvreté, gagner la vie de sa famille en faisant des traductions car "le don de la langue marque le retour à un état central, synthétique, les modalités de la forme et de l'expression apparaissant comme des adoptions nécessaires mais d'ordre contingent" ("Dictionnaire des symboles", Jean Chevalier, Alain Gheerbrant).

"Ce qu'il faut comprendre, c'est que notre cerveau fonctionne en pure cabale phonétique. Celle-ci nous permet donc de décrypter les messages inconscients gui nous sont souvent livrés sous forme cachée". ("Homéopathie, chemin de vie", Didier Grandgeorge).

Or ce n'est pas seulement avec cette cabale phonétique nous apprend à libérer l'esprit de la lettre, de la loi, il s'agit aussi de l'illustration d'un courant unificateur des paroles guuérissantes dans une langue une. "Prion" a pris naissance dans la langue anglaise, mais il n'est devenu intelligible gu'en français et, si l'on pouvait dire ainsi, la cause est à trouver en anglais et le remède en français. "Cancer" est un mot français et c'est toujours un français qui lui a attribué comme cause le blocage de l'accès à la troisième dimension humaine. Ce qui est étonnant, quand même, c'est qu'en roumain "ca'n cer" = “comme dans les cieux”, dévoile le remède: élevez-vous dans vos cieux intérieurs. L'incurabilité des maladies sinusales pourrait venir du sens anglais du mot français: "sinus": sin = péché; us = nous, notre péché; nous avons péché ensemble, donc nous ne pouvons pas guérir individuellement.

Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ces éclats de compréhension appartenant à une autre connaissance gue nous, gênés, appelons totale ou holistique, tandis qu'elle est vraiment mystique, sont de petits éclaires du Saint Esprit qui préconise le Nouveau Pentecôte. Samuel Hahnemann ne se refère-t-il pas à la connaissance mystique lorsqu'il décrit, d'une manière qui vous coupe la respiration, la rencontre du médecia homéopathe avec son semblable souffrant? "Pour bien apercevoir ce qui se présente à observer chez les malades, il faut y consacrer sa pensée tout entière, sortir en quelque sorte de soi-même, et s'attacher pour ainsi dire de toute la puissance de son esprit au sujet; c'est le moyen de ne rien laisser échapper de ce qui existe réellement et d'accueillir par les sens éveillés tout ee qu'ile peuvent saisir" ("L'observateur en médecine", Prolégomènes, Traité de matière médicale, Ed. Similia).

"La loi de la similitude nous conduira aux remèdes curatifs dans tous les cas curables et à l'amélioration dans les cas incurables si nous réussissons à freiner nos buts égoistes", ajoute J.T.Kent dans "Landmarks of Homoeopathy".

 

2. Le pouvoir de la parole

Au deuxième Congrès international c'homéopathie de Montréal (août 1997) je me suis laissée entrainer dans une dispute passionnelle sur le remède unique ou plusieurs remèdes à la fois, petites dillutions ou grandes dillutions etc. L'enthousiasme de la salle a atteint son comble au moment où Didier Grandgeorge a pris le micro. Cette dispute n'a pas d'objet, nous a-t-il dit, car nous devons atteindre ce degré où la parole guérrissante règne et où les dillutions, les potences, les remèdes ne sont plus nécessaires. Comme les autres j'ai été déçue car, en percevant, ses paroles au plan intellectuel, j'étais bien sûr réfractaire. Et pourtant...

Sur les nombreuses expériences vécues en homéopathie il y a une dont la compréhension complète m'a demandé plusieurs années. Parmi les collègues qui ont assisté à une conférence très animée sur un Lycopodium très intelligent, une vraie épidémie de Lycopodium très intelligents mais très malades a éclaté. Or, si un mot à lui seul peut rendre malades des médecins si intelligents, alors la parole peut aussi guérir.

Depuis les drogues de synthèse dans des doses pondérales aux centésimales hahnémaniennes et ensuite aux potences de Kent tendant à l'infini le chemin a été long et pénible et il exige une connaissance approfondie. Mais, pour faire le bond depuis les potences de Kent à la vibration similimum de la parole guérrissante, il faut beaucoup plus que de la connaissance - il faut une autre connaissance; "il faut franchir le passage de la troisième porte qui est réservé à ceux qui ont évacué toute haine de leur coeur." (D. Grandgeorge, "L'homéopathie, chemin de la vie"). Dans l'obscurcissement de la haine je n'ai pas pu saisir la vérité de la parole de Didier Grandgeorge. Est-ce que, pour prier, il faut d'abord nous reconcilier avec nos ennemis?

 

3. Le siècle futur sera mystique ou il ne sera pas

Prier, a-t-il dit?

C'était en 1985 quand, sérieusement malade, je quittais la clinique du professeur Simion Purice, (fr.: Puce)ƒ médecin eminent et homme d'une grande patience et douceur, sans qu'aucun traitement me soit recommandé. "Et moi, qu'est-ce que je fais?" Il m'a regardé intensément à travers l'écran protecteur de son grand amour des hommes: "Nourris-toi bien, repose-toi (de quoi se nourrir si l'on se repose?) et PRIE". Laissant de côté le fait que cela me semblait trop peu pour guérir, je ne savais pas prier. N'ayant pas le choix, j'ai suivi son conseil.

Il y a quelques mois, quelqu'un me disait: "Celui qui travaille pour le bien des autres n'a pas besoin de prier. Le médecin qui guérit ses malades n'a besoin de prier non plus, car son travail est la prière même."

Il est hors de doute que André Frossard disait la vérité lorsqu'il a affirmé que'le très cité André Malraux n'avait pas dit "si le siècle futur est religieux", non plus que "si le siècle futur est spirituel", mais "Le siècle futur sera mystique ou il ne sera pas".

Un mystique est celui gui est capable d'aimer son semblable comme soi même.

 

    Le nom de la protéine qui cause la maladie de la vache folle.

    Voir “L’homéopathie, chemin de vie”.

ƒ    “Le puce dans l’oreille”.

    “Dieu et la sceance”

 

 

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LES CORNS DE L’INSPIRATION

(de la série "Le retour aux sources")

Dr. Nicoleta Bratcoveanu

Bucuresti, 18 avril 1995

 

 

 

La prolificité exubérante de la littérature homéopathique d'aujourd'hui, qui peut être mesurée, tout comme celle de la littérature allopathique d'hier, dans des métres cubes de livres, montre que les homéopathes cherchent eux-mêmes là où ils ne se trouveront pas: dans un plsn hyperintellectualisé. La prolongation à l'infini des listings de symptômes et de signes dans les nouveaux répertoires synthétiques et sintetissimes se fait dans un rapport directement proportionnel avec le rétrécissement des vues de leurs auteurs.

Sous le tir de ce bombardement informationnel, l'homéopathe intuitif, incapable de justifier son choix - d'ailleurs correct - est remplacé par l'ordinateur, lequel peut argumenter n'importe quoi mais est incapable de faire un choix homéopathique. Entouré de ses disciples, de traités de "Materia medica" et de mini- et maxi-répertoires, l'homéopathe-gourou "takes his cases" sous l'oeil de la derniére divinité paienne; l'ordinateur, dans une atmosphère digne de la Bourse de Londres.

Il y a déjà quelques homéopathes lucides qui recommandent le retour aux sources.

 

Un observateur sans préjugés (1, 117-118, 148)

"L'individualisation de l'examen d'un cas de maladie ... exige de la part du médecin SEULEMENT de l'impartialité, des sens sains, une obaervation attentive et de l'exactitude dans la consignation du tableau de la maladie". (1, 83, 84).

 

Si cela était tout, ceux qui accusent Hahnemann d'ésotérisme ont probablement raison; il doit avoir omis (délibérément?) un ingrédient extrêmement important de la formule de l'homéopathe parfait, sinon, toute sa doctrine est une fantasie car, autrement, comment expliquer les échecs plus fréquents que les réussites?

Et pourtant, il revient avec insistance, soulignant que ce qui différencie le médecin homéopathe de "l'homéopathe à moitié" (devenu célèbre) et de l'allopathe est la qualité d'obserateur en médecine" du premier.

Dans quelle Faculté peut-on acquérir cette "faculté d'observer" des francophones, cet "art de l'observation" de S. Hahnemann ou "l'esprit d'observation" des Roumains? Car "cette faculté d'observer rigoureusement n’est jamais tout a fait innée: elle s'acquiert en grande partie par l'exercice et se perfectionne par l'éducation des sens, c'est-à-dire par une critique sévère des aperçus que nous saisissons rapidement dans les objets extérieurs".

Voilà, pour créer et perfectionner cet instrument, le seul capable de détecter, dans une pathogénésie, "l'esprit du remède" ou "la clé spirituelle" du cas dans une anamnèse, Hahnemann nous envoie par un "raccourci" sur les traces mêmes de son instruction et de sa formation. (2, 3, 58-61)

"Le médecin sain, conscient, sensible et libre de préjugés" (1, 117, 141) a l'obligation de faire le proving de la plus grande valeur, "sur soi-même", qui lui permette de connaitre le remède de l'intérieur et, donc, de ressentir fidèlement ses vertus curatives. (1, 118, 141)

Vivre le remède sur sa propre peau lui permettra de le reconnaitre lorsqu'il le revivra avec le malade qui ouvre son âme devant lui, car ils sentiront dans le même langage les célèbres (et incompris) "symptômes rares, particuliers, étranges" qui ne peuvent être exprimés à la portée de quelqu'un de l'extérieur, "quelqu'un qui n'est pas des leurs".

Et nous voilà devant le Sphinx de l'homéopathie: la peur du "self-proving"; l'obstacle dans la voie de la connaissance de la vérité est notre propre peur. "Mais aucune observation que nous faisons sur les autres ne peut être de loin aussi intéressante que celle faite sur soi-même". (3, 1 19) "connais-toi, toi-même" dit Hahnemann lapidairement (1, 117, 141), expérimentant des remèdes qui amèneront à la surface des pensées et des sentiments autrement inaccessibles, en nous guérissant nous-mêmes d'abord. Par le pathogenesis (pathos = maladie, mais aussi passion en grec), nous renaissons de nous-mêmes, hâtant ainsi le processus de l'ontogenesis (ontos = être et genesis = naissance en grec) et obtenant ainsi ces trésors nécessaires à l'accomplissement de l'homme: la santé et la sagesse. Armé de ces trésors, l'homéopathe peut se consacrer à sa mission; à savoir de "créer en quelque sorte de nouveau l'existence de ses semblables, détruite par la maladie". (2, 3, 59).

 

Les cornes de l'homéopathe

"Pour bien apercevoir ce qui se présente à observer chez les malades, il faut y consacrer sa pensée tout entière, sortir en quelque sorte de soi-même et s'attacher pour ainsi dire de toute sa puissance de son esprit au sujet; c'est le seul moyen de ne rien laisser échapper de ce qui existe réellement et d'accueillir par les sens éveillés tout ce qu'ils peuvent saisir". (2, 3, 58) Cette sortie de soi-même est une sortie de notre bule égocentrique, tous les sens éveillés, à la rencontre de l'autre, notre semblable qui est souffrant. S'attachant de toute sa force spirituelle à l'autre, le sujet devient accessible à une connaissance totale, donc un ensemble sous tous ses aspects réels, par l'entrée en jeu du sixième sens ou du bon sens ou, dans un langage familier aux médecins, du flair. C'est une esquisse, un bourgeon de ce "sensorium-deii" des anciens auquel Hahnemann nous renvoie pour nous instruire afin de le perfectionner. (2, 2, 59)

Je cherchais un nom pour ce sixième sens, car je ne savais pas à quoi on pouvait équivaloir cette perception synthétique, lorsque, en me réveillant à l'aube, comme d'habitude, pour travailler, j'ai ressenti une douleur au front. Je me suis tâtée et, à ma grande surprise, j'ai découvert une petite corne douloureuse! Ah! "...sortir en quelque sorte de soi-même"!

Certes, avec les cornes de l'inspiration issues de notre crâne (comme Athène du crâne de Zéus) - c'est ainsi qu'un médecin homéopathe doit venir à l'encontre de ses malades. Ce n'est qu'alors que nous nous sentirons accomplis et libres et nous pourrons poser notre candidature à la deuxième acquisition terrestre de l'homme: une bonne conscience.

Entre l'homéopathe intuitif et celui cybernétisé, l'homéopathe inspiré occupe une place bien méritée de digne descendant et audacieux corntemporain de Hahnemann.

 

ðLes groups de trois chiffres d’entre les parantheses indiquent le titre, le chapitre et la (les pages) de references:

 

Bibliographie:

 

1.    Samuel Hahnemann, “Organon of medicine”.

2.        Samuel Hahnemann, “Minor writings”.

3.        Annick de Souzenelle, “Le symbolism du corps humain”.

 

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